lundi 24 septembre 2007

The Bourne Ultimatum


"La Vengeance dans la peau", de Paul Greengrass avec Matt Damon, Julia Stiles, David Strathairm…, vu au cinéma la Fabrique de St Astier le 20 Septembre 2007.
Sans répit, cette dernière vendetta de l’agent Jason Bourne clôt en beauté une série qui a révolutionné les films d’actions et d’espionnages. On retrouve l’amnésique le plus habile de sa génération fuyant les polices suédoises dans le dernier épisode. Bientôt tous les ingrédients qui nous ont fait adorer ces films vont à nouveau déferler sur l’homme le plus recherché de la planète. Le rythme nous emporte, le suspense nous coupe le souffle, notamment le temps d’une course-poursuite sur les toits de Madrid. On sent presque les coups des combats, filmés au plus prés de l’action leur donnant un violent réalisme. Et bien sur on jubilera toujours devant l’anticipation et l’avance que Bourne acquiert par rapport à ses chasseurs.
Côté scénario, on pourra reprocher au film de réutiliser une méthode qui fonctionne à merveille. Bourne a toujours la CIA collée au basque avec à sa tête un chien encore plus teigneux. Encore une fois il doit se battre contre des tueurs surentraîné qui étaient ses frères d’armes dans son passé. Finalement ne seraient-ce pas eux sa plus grande menace ? Mais ne seraient-ce pas également lui (et ce qu’il était) qu’il combat à travers ces mercenaires ? Une chose est sur, on apprends qui est véritablement Bourne, pourquoi il a été formé et donc pourquoi il lui est arrivé toutes ces aventures. Mais au-delà de ça le film dénonce les dérives d’une démocratie notamment de la plus puissante d’entre elle, les Etats Unis. Car finalement la CIA est l’ennemi. Le film démontre ce que les systèmes démocratiques sont prêt à créer pour garantir « la liberté et la sécurité » de la population. Ces machines à tuer insensible et anonyme n’ont même plus de nom (nommé « Atout ») et obéissent à un ordre donné d’un téléphone portable, annihiler l’humain vous obtiendrez un homme impassible que rien n’arrête.
Mais comme nous restons tout de même dans un film américain, les bons vont triompher et les méchants disparaître. Cet académisme déçoit un peu en comparaison avec la modernité et l’originalité de ces films.
Côté interprétation, toujours un sans-faute du désormais parfait Matt Damon. Bourne jusqu’au bout des ongles, le film repose essentiellement sur la crédibilité, la sensibilité et l’humanité qu’il donne au personnage, sachant encaisser (et donner) les coups, rebondir et captiver le spectateur. Performance d’autant plus remarquable qu’il traverse tous ses films avec la même coupe de cheveux mais (Raisons d’Etat, Ocean Thirteen, La vengeance dans la peau) à chaque fois il est autre. Il porte la franchise Bourne et lui donne sa raison d’être. Mais il est bien secondé par des seconds rôles attachants, comme le personnage de Niki qui finalement se révèle être plus qu’un simple agent donneur d’ordre.
En prenant de la distance avec l’œuvre on comprendra que l’on vient d’assister à l’existence de Jason Bourne, un agent secret du XXIeme siècle qui aura eu l’audace de se poser des questions sur sa raison de vivre.

2 commentaires:

g. a dit…

Matt Damon. C'est vrai qu'on en entend de plus en plus parler. Et c'est vrai qu'il à l'air de se bonifier avec le temps. Sans doute aussi parce qu'il a la chance de se voir offrir des rôles que personne n'aurait le droit de songer à refuser. Mais qu'est-ce que sa coupe de cheveux vient faire dans l'histoire ?...

Julien a dit…

Rien et justement, au contraire de Johnny Depp qui se métamorphose physiquement pour chaque personnage, lui n'a pas besoin de le faire profondément. Il a un jeu plus intériorisé, plus intense mais tout aussi crédible et réaliste. Ces deux acteurs jouent réellement bien, mais dans un style différent. Ils excellent et réussissent à porter un film sur leur interprétation ce qui fait d'eux des acteurs majeurs aujourd'hui. Alors effectivement ils jouent également dans les films qu'il faut, mais qu'aurait été ces films sans eux ? et a contrario n'ont ils pas mérité de jouer dans ces films ? toutes époques a eu ses grands acteurs...