lundi 22 octobre 2007


« L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford » réalisé par Andrew Dominik, avec Brad Pitt, Casey Affleck, Sam Rockwell, Sam Shepard…
Vu à l’UGC Gambetta de Bordeaux le 18 octobre.
Chant du cygne du grand bandit de l’Ouest, Jesse James, ce film poétique et crépusculaire vient renforcer la mythification de ce « Robin des Bois » américain. L’histoire contée doucement au rythme d’une musique des plus tendres, dresse le portrait d’un homme charismatique qui fit trembler tout une province américaine. Mais toute la virtuosité de ce western ténébreux est d’en faire un poème contemplatif d’un duel. L’un est minéral et flamboyant, l’autre est couard et pitoyable tant sa folie restera naïve.
Ces deux rôle sont habilement interprétés par Brad Pitt et Casey Affleck. Pitt joue avec une intensité profonde, ses joues son creusées, le regard est dur, impénétrable, son corps semble froid mais puissant. Il donne à Jesse James ce caractère imprévisible et légendaire, proche de la folie qui le gagne au terme de sa vie. Il est question aussi de folie pour le personnage du méritant Casey Affleck, Robert Ford est obsédé par Jesse James, il l’adule et le déifie. Sauf que ce dernier va s’en amuser et jouer avec Ford. Casey Affleck miaule, sa voix dérange, il crée le personnage insupportable d’arrogance que le peuple rejettera, que l’histoire oubliera.
Ce western du 21e siècle s’inscrit dans le réalisme des films de Kevin Costner, magnifie les paysages enneigés américains, mais reste dans un environnement poisseux qui caractérisait l’époque. La photographie à ce côté brun des photographies du 19e siècle, cet environnement finalement assez sombre rappel « Impitoyable » d’Eastwood, qui déjà filmait le crépuscule de l’Ouest.
ce film donne au western un dimension poétique réjouissante et prometteuse.