jeudi 15 novembre 2007

Eastern Promises

« Les Promesses de l’ombre » de David Cronenberg, avec Viggo Mortensen, Vincent Cassel, Naomi Watts…, vu à l’Utopia bordelais le 13 Novembre 2007 à 18h30.

Mafieux à souhait, ces affranchis percutent et dérangent. Cronenberg poursuit sa réflexion sur la violence en installant sa caméra où sa présence oppresse. La mafia russe implantée à Londres, ses pontes sont traqués, tout les sens sont en éveil, la violence peut surgir à tout moment, elle apparaît chez « les gens ordinaires ». Une fille meurt, un enfant né.

Peu de lieus, peu d’acteurs, on est au plus prés des personnages, à fleur de peau, ils respirent la tension, la dureté, un peu d’humanité semble vouloir jaillir. La violence est brute, réaliste, sans tabous. Le film happe, nous emporte dans le vice humain, déroulant magistralement les évènements, non sans rappeler les films scorsesiens.

Mortensen est minéral, impassible, troublant de réalisme, sa voix est calme, profonde et graniteuse. Métamorphosé dans ce personnage de chauffeur expéditif, il tient un grand rôle qu’il joue avec beaucoup de modestie. Naomi Watts vient ébranler ce roc. Sensible, humaine, ce grain de sable fait trembler la mafia. Dépassée par cette puissance terrifiante, elle compose tout en finesse un rôle de femme courageuse, motivée par la survie de l’enfant, elle voie en lui son avenir et la vie, mais représente un danger pour ces hommes « d’un autre monde ». Autre bonne composition, Vincent Cassel qui démontre une fois de plus son talent d’acteur. Ecorché vif, fils du « parrain », fou et ivrogne, il est imprévisible et surprend jusqu’au bout.

N’évitant pas les longueurs du film mafieux, certains pourront nuancer sa réussite, mais il restera un grand film dénonçant une violence toujours fatale et trop présente. Réaliste, sans excès, elle oppresse d’autant plus, et ridiculise les films commerciaux d’action qui l’utilise comme divertissement. On ne ressort pas insensible et heureux comme après un happy end hollywoodien, on est marqué, on la déteste, on voudrait la fuir.

1 commentaire:

g. a dit…

Tu vas rajouter une photo à cet article, oui ou m**** ?